L’ Acharnement

Chers tous, ça fait un bail.
Pourtant j’ai plein de choses à vous dire, à vous écrire.
J’ai sorti un vinyle,  puis un clip, et j’ai monté un label avec plein d’artistes chouettes.
Si vous voulez en savoir un peu plus, voici une interview parue aujourd’hui sur l’excellent blog “Les Acharnés“.
L’occasion de faire un rapide résumé de mon parcours de ces dernières années, de mes péripéties, et de mes nouveaux projets.
La suite très vite.

L’ ACHARNEE DU MOIS #8

Thou shalt not become a rockstar

(english translation below)

Depuis quelques semaines la presse ainsi que le web s’intéressent au rock indépendant. Suite à un article sur le groupe Grizzly Bear publié fin septembre dans le magazine New York, le web et les journalistes s’emballent. À travers un entretien à rallonge qui évoque la genèse du groupe et ses questionnements, on y apprend – entre autres choses – que certains membres du groupe sont obligés de garder un job à côté de leurs activités artistiques. Suite à cet article, des milliers de commentaires et des débats sans fin ont envahi la toile et les réseaux sociaux, comme si, en somme, le monde découvrait à peine que vivre de sa musique au XXIème siècle était très difficile.

Coup de théâtre téléphoné, après Grizzly Bear, c’est Cat Power qui annule une partie de sa tournée, pour des problèmes de santé, mais surtout des complications financières. De quoi faire les choux gras des journalistes généralistes qui s’interrogent sur le (non) fonctionnement du business de la musique indépendante. Car Grizzly Bear ou Chan Marshall sont bien installés dans le paysage médiatique et incarnent une réussite réelle dans les limites des possibilités offertes par le business indépendant. Ils ont tous les deux vendu un nombre significatif d’albums, ont obtenu un succès critique et une aura internationale… et pourtant. Ni Grizzly Bear, ni Chan Marshall ne voyagent en jet privé. Comme c’est bizarre.

Entendons-nous bien, il ne s’agit pas de faire pleurer dans les chaumières. Je ne vis pas de ma musique, mais je tente de m’organiser pour lui consacrer tout mon temps. C’est un choix, compliqué, qui suppose un certain nombre de sacrifices, mais c’est le choix que j’ai fait. La plupart des artistes que je connais ont également trouvé d’autres moyens que les disques et les concerts pour subvenir à leurs besoins. C’est une simple organisation que chacun espère temporaire. Elle n’est cependant pas réjouissante, car le travail à accomplir afin de construire sa crédibilité artistique est titanesque quand bien même ce n’est pas lui qui paie nos factures.

Je suis malgré tout consternée de constater l’écho qu’ont eu ces articles dans la presse généraliste et sur le web. Comme si l’on découvrait, en 2012, l’immense fossé entre la reconnaissance médiatique et la réalité économique. Passer à la télévision ne signifie pas avoir un compte en suisse. Et aujourd’hui c’est encore plus vrai que par le passé, la célébrité ne tient qu’à un fil et ne dure à peine qu’un instant. Mais dans l’imaginaire collectif, les raccourcis erronés sont légion. Combien de personnes avec qui j’ai discuté étaient absolument persuadées que la signature avec un label m’assurait l’indépendance financière, ou – pire encore – que mon passage à la télévision était la preuve indiscutable que je n’étais pas à plaindre !

Cet article et les quelques autres qui lui ont fait écho m’ont également rappelé la longue et interminable conversation qu’avait suscité mon post ici même, suite à mon intervention sur Hadopi dans l’émission Envoyé Spécial, il y a maintenant deux ans. (https://pamelahute.com/blog/?p=91)
Si le piratage est toujours un sujet tabou chez les artistes indépendants qui ne savent pas vraiment sur quel pied danser pour ne pas froisser leurs fans, Eward Droste de Grizzly Bear est très clair à ce sujet. Acheter 9 $ sur un store digital un album qu’un artiste a mis deux ans à fignoler  – c’est-à-dire à peine le prix d’une grande part de popcorn au cinéma, plaisante-t-il – est plus important qu’il n’y paraît. Ce n’est pas tant en terme de revenus, les montants sont faibles à moins de vendre des quantités astronomiques de fichiers, mais comme Droste le rappelle, chaque disque vendu permet de construire la valeur du projet et de se rendre crédible vis-à-vis de l’industrie. Alors que le marché est encore en transition, c’est essentiel.

Faut-il donc simplement accepter qu’aujourd’hui, un artiste, à moins de devenir un produit commercial gigantesque, au détriment, trop souvent, de la qualité de ses créations, ne puisse pas vivre de son art seul ? Quand un membre de Grizzly Bear, groupe qui remplit d’immenses salles de concerts, espère bientôt pouvoir s’acheter une maison, et payer de bonnes études à son enfant, force n’est-il pas de constater que l’industrie survit sans véritablement fonctionner ? L’artiste est au centre de la problématique car sans lui il n’y aurait pas de musique du tout, et pourtant, il est le laissé-pour-compte. Comme l’a souligné David Lowery (http://en.wikipedia.org/wiki/David_Lowery & http://thetrichordist.wordpress.com/2012/06/18/letter-to-emily-white-at-npr-all-songs-considered/) dans une lettre ouverte à toute une génération, le problème réside dans l’évaluation des éléments de la chaîne. Pourquoi aujourd’hui donnons-nous davantage de valeur au réseau ou aux machines qui diffusent de la musique qu’à la musique elle-même? A quel moment cette absurdité est-elle devenue une désespérante évidence? Pourquoi sommes-nous prêts à dépenser des centaines de dollars pour acheter un iPod et réfractaires à l’idée de dépenser 9 $ pour acheter un album sur l’iTms. C’est une question insoluble qui masque mal une absence dangereuse de communication entre les géants de l’industrie et le public. Il ne s’agit pas de blâmer une génération, mais plutôt l’aider à comprendre à quel point les artistes ont besoin de ces 9 $, et pourquoi.

En faisant mine de le rendre plus accessible, le web a brisé le lien entre l’artiste et son public. En partageant la musique de l’artiste sans la payer, le public est persuadé de lui rendre service, car il le fait connaître au plus grand nombre. Il se rêve prêcheur. Mais en vérité, il s’éloigne de l’artiste, et de sa réalité.

Cet article du New York magazine a le mérite de décrire les choses telles qu’elles sont. Et le monde découvre combien elles sont désolantes.

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For a few weeks now, the press and the web have been discussing a lot about the indie music business. According to an article about the US rock band Grizzly Bear in the New York magazine published in September; both web and journalists are very excited. Through this long article, that tells us almost everything about the band – their rovings and thoughts – we learn,  amongst other things, that most members still have another job besides music. Thousands of commentaries and discussions invaded the web and social networks, as if the world was just discovering that making a living out of music in the twenty first century was not that easy.

Surprisingly enough, after Grizzly Bear, it’s Cat Power that announced she was cancelling part of her tour due to health issues and bankruptcy. The story stirred up a storm in the press which is now questioning the whole indie business. Both Grizzly Bear and Chan Marshall are confirmed artists, very well settled in the indie landscape. They have both sold a significant bunch of records, have critical acclaim and international aura…but still. They don’t have their own private jets to travel. How strange is that?

Let’s get it straight, I’m not trying to evoke pity. I don’t make a living out of my music myself, but I’m devoting all my time to it. It was a choice, a tough one, that meant a few sacrifices, but it’s the choice I’ve made. Most of the artists I know have found other way than playing gigs or selling records to pay their bills. It’s only about logistics, and we all hope it’s temporary. There’s absolutely nothing delightful about it though, as the work that we do to get an artistic credibility is titanic and is most likely never going to help pay our bills.

Despite everything, I am shocked by the strong repercussion those papers have had. As if people finally discovered the huge gap between the media’s gratitude and the economical realities. Airing on TV does not mean that you are a millionaire and today it’s even clearer than it was decades ago that celebrity fades in a glimpse. But in people’s minds, shortcuts are countless. How many people have I met thought that signing with a record label provided me financial stability or – even worse – that airing on telly was the indisputable evidence that I am sitting pretty !

This article and a few others reminded me of this endless chat that followed my 2010 blog post about the French Hadopi anti-piracy law right after my interview on TV. If piracy is still a touchy subject as far as indie artists are concerned, most of them not wanting to be in an awkward position towards their fans, Edward Droste from Grizzly Bear is pretty straightforward. He says that paying $9 for a digital download for an album a band took two years to make—more or less the price of a large popcorn at the movie theater- matters more than people seem to think. It’s not just in terms of income as the gains won’t be very important unless you sell a tremendous amount of files, but – as Droste says – every record sold helps to show the industry your project’s value. The market still being in a transitional state, it’s absolutely vital.

Shall we simply accept that today’s artists – unless they become a huge and probably dross product of the industry – can’t make a living out of music ? When a member of Grizzly Bear, a successful band that play gigs in huge venues, tells you he is only willing to buy a house and give a good education to his children, we must ask ourselves how the industry survives without running properly.

The artist is in the center of the whole problem as without him no music would be written, but still, he is left aside. As David Lowery said in his letter to Emily (which looks like the letter to a whole generation), we have it all wrong:”Why would we value the network and hardware that delivers music but not the music itself?” When did such an absurd idea become such an obvious and terrible fact? Why would we buy a $300 IPod and not spend $ 9 for an album on iTunes Music Store? It’s a question nobody wants to answer and it hardly hides the lack of understanding between the industry and the public. There’s no need for blaming a whole generation, but there is a need to help it understand how artists need those $9 and why.

Making him so easy to reach, the web destroyed the link between the artist and his fans. Sharing the music for free makes the fan feel good about himself. He is so convinced he’s helping. But instead he walks away from the artist and his reality.

This New York Magazine’s article at least tells things how they really are. And the world now discovers how depressing it may  be.

 

Special thanks to Valérie Risbec

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Références

Article original sur Grizzly Bear du Mag New York :
http://www.vulture.com/2012/09/grizzly-bear-shields.html

Débat sur le site stereogum  suite à l’article du Mag New York
http://stereogum.com/1166392/debating-the-grizzly-bear-ny-mag-story-and-making-a-living-making-music/top-stories/lead-story/

Cat Power et l’annulation de sa tournée sur the Atlantic Wire
http://www.theatlanticwire.com/entertainment/2012/10/theres-no-money-indie-music-cat-power-broke/58552/

La lettre de Davis Lowery à Emily, un must-read
http://thetrichordist.wordpress.com/2012/06/18/letter-to-emily-white-at-npr-all-songs-considered/

 

 

 

 

La dissolution, la cave et le Music-Hall

Dissolution

Nous sommes déjà début avril.
La pochette trouvée, un premier titre lancé dans la jungle du net, puis quelques concerts pour se dégourdir les jambes, les premières chroniques, le tournage d’un deuxième clip, et un EP qui a sorti le bout de son nez.

Enfin.
Comme c’est long.
Et dire que l’album, dont la sortie est encore repoussée, ne sera pas dans les bacs avant la fin du mois d’août.

Je me souviens d’un café avec l’artiste Katel il y a 3 ans au moins. Je venais à peine de signer chez tôt Ou tard, j’avais les yeux qui brillaient ; nous allions jouer au Bataclan en première partie de Shaka Ponk, faire Taratata, et mon premier disque, Turtle Tales From Overseas allait sortir. Devant moi il y avait l’infini des possibles.
J’avais vingt six ans et je me souviens qu’elle m’écoutait avec une petite moue de vieux briscard. Plutôt que d’attendre la sortie de son deuxième lp en rongeant son frein, elle avait monté une tournée à l’arrache, dans des cafés concerts, pour faire découvrir son travail, pour supporter l’attente et se mettre en danger. Je trouvais ça dingue, je m’en sentais incapable, j’étais si contente qu’enfin on fasse tout à ma place.

Maintenant, je comprends mieux. Comment peut-on supporter une telle dissolution du temps entre les trois étapes principales de l’élaboration d’un disque : l’écriture, l’enregistrement, et la sortie (donc la diffusion, notamment via les concerts).
On ne peut pas.
Alors que le label sort des disques, et colle à un calendrier idéal (ou rêvé), de promo et d’airplay, dans un contexte actuel horriblement hostile, l’artiste, lui, a simplement envie de faire écouter ses chansons et de les jouer.
Dans le cas du Bandit, le processus a été si compliqué, pour enfin avoir un album que j’étais prête à défendre, que l’attente qui m’est imposée paraît d’autant plus difficile.
Les chroniques font du bien, même mauvaises, parce que je sais qu’il y a des oreilles inconnues qui ont découvert les nouveautés. Une petite appréhension est passée. Advienne que pourra.

Sortir de la cave

A peine deux concerts pour essayer les nouveaux titres, un à l’International devant un public clairsemé un lundi de décembre, un autre au Divan du Monde, où le set était plus maîtrisé, mais plus sage aussi, puis une date à Qimper, aux Hivernautes, pour remplacer au dernier moment une artiste australienne. La date qu’il fallait. Celle où l’on ne joue pas si bien mais où le sujet est ailleurs. Et enfin, une date à Nantes, devant 1200 personnes surchauffés à l’idée de sauter partout sur le set de Shaka Ponk. Et peut-être un de nos meilleurs concerts.
Monter sur scène était une autre étape après cette longue méditation de studio. Presque un an sans jouer…j’avais peur d’avoir oublié.

Music-Hall

Après cette mise en bouche, je me suis souvenue de cette date énorme programmée le 4 avril 2012. Ai-je bien lu, bien entendu ? J’attends de le voir pour le croire. Le matin même, je me suis frottée les yeux : d’abord le nom sur la façade, les loges, le Marilyn, puis la scène…et voilà…nous y sommes.
Hier soir, il fallait abandonner backstage cette angoisse sourde de la première fois, et ne pas trembler en foulant la scène de l’Olympia. C’est chose faîte.
J’ai eu très peur, mais je n’ai pas tremblé.

Le deuxième second

Le disque était terminé, mixé, masterisé, et il avait presque une pochette. Je l’avais fait écouter à un certain nombre d’oreilles de confiance qui semblaient convaincues. Le label était content, mon directeur artistique enthousiaste. Et le disque avait un titre; un titre astucieux qui lui allait bien.
Mais déjà, cela sonnait faux. Le titre avait une autre envergure que le disque lui même.
Le titre était meilleur que le disque.

Vous vous souvenez peut-être de cet article, ici-même, où je racontais combien j’avais détesté enregistrer ce premier deuxième album. C’est tout à fait exact. Il y avait dans l’air de mauvaises choses, rien ne pouvait permettre à ce disque d’être une réussite. J’en avais eu l’intuition très tôt, pendant les enregistrements, mais on n’arrête pas le travail de toute une équipe “parce qu’on sent quelque chose dans l’air”. Alors on ferme sa gueule et on suit le mouvement, en espérant qu’on arrivera quand même à rattraper le ratage qui est en train d’avoir lieu, plus tard.

Mais est-ce vraiment un sentiment supportable ? La perspective de l’échec ?
Ce disque, je ne l’aimais pas. Quoi que je fasse, je n’arrivais rien à en tirer. C’était à pleurer. Alors, j’ai commencé à rêver que je re-enregistrais l’album, chez moi.
Puis un soir, arrivée au bord du précipice, et sans avoir trouvé aucune autre solution satisfaisante, j’ai décidé que j’allais refaire mon disque, avant qu’il ne soit trop tard.

Remettre en question un travail terminé, le dénigrer au point de ne plus vouloir en entendre parler, cela ne me ressemble pas. J’avais l’impression de tout foutre en l’air, d’avoir pris une décision ultra violente. Bien sûr, c’était totalement libérateur, mais aussi un peu inquiétant. Et si finalement, j’étais incapable de faire mieux? Si tout cela était le caprice odieux d’une éternelle insatisfaite?

J’étais absolument sûre de moi.

Le label, quoique interloqué, s’est montré très compréhensif. Ernest, a donné le meilleur de lui même, comme d’habitude, et a accepté cet énième défi imposé, sans hésitation. Après avoir rempli une voiture de matériel en tout genre, Igor et moi avons quitté Paris, trop heureux. Nous avons dédié une semaine à la réalisation d’une infinité de tests sonores; combinaisons improbables de micros, écoute attentive du moindre son de caisse claire, enregistrement de toutes mes guitares les unes après les autres, dans tous les amplis, apprentissage express de ProTools… Tout ce temps perdu et infiniment précieux, ce temps qu’on ne prend jamais ailleurs que chez soi.

Et puis Ernest est passé en coup de vent, un court week-end, et a enregistré les onze titres du disque en à peine une journée et demie. Je n’en revenais pas.
Nous avons tout refait. Les guitares, les basses, les voix, certains arrangements. Titre après titre.
Le mixage du premier morceau m’a procuré une joie pure. Tout sonnait comme dans mes rêves, enfin, et sans effort.
J’avais retrouvé le Bandit ! Un titre à peine, et déjà, il faisait un tabac.

C’est amusant comme on peut se laisser entraîner là où l’on ne veut pas, tout en sachant que c’est le mauvais chemin.
Pourquoi le son d’un album est une chose si importante ? Après tout, les chansons ont toujours été là. Et les chansons ne bougeront pas d’un poil, elles seront toujours vivantes, fidèles à elles-mêmes. Mais le son d’un disque, cette photographie-là, on peut si facilement la rater, et dire exactement l’inverse que ce qu’on avait en tête. Il était moins une.

Je ne suis pas tombée dans le piège, j’ai attrapé le Bandit.




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Action Pamela !

J’avais promis que je vous raconterai le tournage du clip. Avant que ma mémoire ne flanche et que je ne me souvienne plus de rien, voici les grandes lignes de cette jolie aventure.

Le réalisateur Nicolas Bary m’a contacté en février dernier par email pour me dire qu’il voulait que nous réalisions un clip ensemble. Plaisir que de recevoir une telle requête, mais frustration de savoir que le timing était mauvais; pas de titre à défendre, plus de promo, en pleine écriture du second disque… Alors comment faire un clip ?

J’étais réticente, d’autant que ma première expérience de tournage était absolument catastrophique et le résultat dramatiquement médiocre, malgré un certain nombre de moyens. J’avais donc tiré un trait sur le principe même du clip, en attendant l’opportunité parfaite.
Heureusement, Nicolas Bary n’est pas le genre de personne qui se laisse intimider par ce type de préjugé imbécile; il voulait crânement incarner cette opportunité-là. Il déploie une énergie communicative et semble prêt à tout pour mener à terme ses envies et ses projets; si le contact passe, tout est possible. Même si sur le papier tout semble impossible.
Notre rencontre s’est passée comme dans un rêve, Nicolas s’est installé dans mon univers avec une facilité déconcertante. Un premier rendez-vous et déjà nous savions que nous allions tourner un clip ensemble.

Après un certain nombre de rebondissements dont je ne donnerai pas le détail ici, une date de tournage a été fixée.
Nicolas ne nous avait pas dit grand chose sur la teneur des images qu’il comptait filmer, pas de story board, pas de précision sur les décors. Il ne voulait pas m’en dire plus. Moi qui adore tout savoir, j’ai dû me faire une raison.

Premier jour, 7h30, la chargée de prod passe me chercher. Le rendez-vous sur place était fixé à 8h00, nous devions être tous les trois prêts à tourner à 9h00. J’avais dormi 4 heures; l’excitation sans doute. Heureusement, et on l’oublie souvent, au cinéma, tout est faux. Alors le maquillage m’a rapidement rendu mes 9 heures de sommeil, pour mon plus grand bonheur.
Matériel, habits, lumières, tout était prêt; l’équipe bossait depuis 7 heures du matin.

Le premier jour de tournage se déroulait dans deux lieux différents. Un premier décor dans le XXe et un autre à Aubervilliers. Théoriquement sportif donc, que de passer de l’un à l’autre, mais tout était calculé au millimètre et je n’y ai vu que du feu.
En gros nous n’avions qu’à nous faire maquiller et coiffer, nous changer selon les plans et les desiderata du réalisateur et faire un peu de playback. Exercice absolument horrible et que je ne sais pas faire. Surtout à 9 heures du matin.
Alors qu’un baffle émoussé crachait le titre, nous tentions tant bien que mal de nous trémousser au son de la musique, ce qui, malgré les douzaines de cafés/thés volés à la production, s’avéra bien difficile. Nicolas, heureusement, sachant exactement ce qu’il voulait, nous a laissé nous mettre à l’aise, jouer avec la caméra et prendre nos marques.
Sur le combo, les images étaient superbes. J’étais bluffée.

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Quelques plans plus tard, alors que sonnait l’heure du déjeuner, nous sommes partis pour Aubervilliers où était prévu le grand jeu : deux voitures vintages, des rampes de projos, un mur d’amplis. Mon dieu. A peine le temps d’avaler un sandwich, d’attendre que tout le monde s’installe, et de se faire rattraper par une envie foudroyante de dormir – maquillage, ou non – il fallait y aller. Moteur. Action Travelling. Action Pamela.
Le petit plus était que les rampes de projecteurs disposées derrière nous dégageaient une chaleur de bête. Nous transpirions donc tous les trois de manière tout à fait anormale. La maquilleuse venait régulièrement m’éponger; j’adorais ça, vraiment et, imperturbable, j’ai continué à faire mon playback non sans un manque réel de conviction. Nicolas ne semblait pas trop se préoccuper de mes mouvements ralentis, et de mes tics de bouche approximatifs. Se laissant guider par le moment, nos attitudes et jeux de regards, il a filmé ce qu’il voulait, juste comme il le voulait.

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L’heure de la sieste dépassée, nous devions encore shooter trois scènes. Une à l’extérieure avec une vieille volvo P1800ES, une autre dans un ascenseur avec une Jaguar coupé Type E, puis enfin un dernier plan dans un grand hall en béton très graphique.
C’est Ernest qui a conduit la volvo pendant qu’Igor et moi profitions du confort des sièges 70s, tétanisés à l’idée qu’Ernest rate un virage – le propriétaire de la voiture scrutant attentivement la moindre de ses accélérations.
Tout s’est évidemment bien passé et la fin de la journée s’est déroulée tranquillement. Lors de la dernière scène, portée par une sorte d’énergie rock and roll absurde, j’ai tenté de casser un vinyle – et bien je vous assure que ce n’est pas chose aisée.

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Je suis rentrée chez moi, exténuée mais ravie. Le rythme effréné de cette première journée m’avait empêché de questionner efficacement mon état de fatigue, et avait laissé place à de plaisantes courbatures. A 11 heures je dormais comme un loir, la tête pleine de belles images.

La seconde journée de tournage avait lieu à Saint-Cloud dans un endroit que j’avais déjà visité avec Nicolas. Nous avions également plusieurs scènes à filmer mais le planning était plus soft.
Playback encore, mais cette fois avec un peu plus d’assurance. Pas de mur d’amplis, juste un AC30, et un décor plus chaud ; pierre, bois, verrière – ambiance loft new yorkais.
Nicolas était toujours aussi doucement directif, sachant parfaitement où aller et comment, ce qui ne laissait pas de place à l’hésitation. Parfait pour nous qui devenions franchement mauvais dès lors que nous réfléchissions à ce que nous devions faire en présence de la camera. Apprendre à regarder l’objectif, et à se regarder sans rire. Cela n’a pas toujours été facile. Ernest d’ailleurs avait trouvé une parade et s’il regardait dans ma direction, c’était toujours un peu au-dessus, ou en-dessous, pour ne pas glousser. Igor tentait pendant ce temps-là de dompter sa mèche folle, sérieusement mise en valeur par la coiffeuse du plateau. Nous avons beaucoup ri.

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La journée est passée rapidement, alors que l’équipe elle aussi commençait à montrer des signes de déconcentration. On riait beaucoup et les installations duraient plus longtemps, au grand damn de Nicolas qui luttait pour avoir les images qu’il voulait, quoique sans signe d’agacement.

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Après m’être changée mille fois, m’être allongée sur des néons de lumière, avoir eu un mal de dos carabiné suite à cette expérience, avoir fixé la caméra si longtemps que mes yeux semblaient inertes, j’ai enfin tourné la dernière scène. J’y étais seule, assise dans un fauteuil, l’air grave, et je suivais des yeux la camera en travelling tout en marmonnant les paroles de la chanson.
C’était doux.

En fait, cela aurait pu durer encore quelques jours. C’était bien.

Non?

Un grand merci à toute l’équipe du tournage, à Sarah Bastin qui est responsable de ces magnifiques clichés, à Gaëlle Dubois, à Vit’Net notre teinturier préféré, à mon label Tôt ou Tard et aux Partenaires sans qui ce projet n’aurait sans doute pas vu le jour.

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Cheese & Promotion

La Suisse, la promo, les interviews et les grands hôtels, c’était bien.

Lever bien trop tôt, direction Gare de Lyon à Paris, 3 heures et demi de TGV, puis arrivée dans le coton à Genève. Je suis accueillie par la représentante de Disque Office, mon distributeur : course vers le Royal Manotel où commencent les festivités.

Royal Manotel : 11h00, le temps d’avaler un thé, le énième. J’ai l’impression qu’il est déjà 17h00. Premier interview, agréablement calée dans un fauteuil trop confortable, je me serais bien endormie.
Deuxième interview vers 12:00 où l’on parle de soul, de stax et de tabac anglais.

Assez bavassé, l’heure est venue de se sustenter. Un plat de pâtes (mon dieu que j’aime les pâtes) chez l’Italien en face de l’hôtel. Puis une heure de voiture pour rejoindre Lausanne. Je m’effondre lamentablement sur la banquette arrière et m’endors profondément. Il parait que c’est normal, tout le monde dort entre Genève et Lausanne, après le déjeuner.

Check-in à l’hôtel. Guitare sur le dos et ma valise qui ressemble à un aspirateur. Look assez raté. Le temps de monter dans la chambre, de boire un verre d’eau et de constater qu’il y a des flyers un peu partout de notre prochain concert à Lausanne, il est 14h00 et il y a un journaliste de 20 minutes qui m’attend. Première interview, le type n’enregistre pas, il prend des notes dans un grand cahier à spirales, et organise ses notes via un système ingénieux de mots-clefs. Je suis relativement fascinée.
Le second journaliste enregistre notre entretien avec un iPhone, et je pense, vu le bruit ambiant, qu’il n’entendra rien une fois rentré chez lui. En plus j’ai la manie de mettre ma main devant ma bouche quand je parle, une sorte de tic imbécile dont il faut que je me débarasse au plus vite.

15h30 : RSR – Radio Suisse Romande. Ma seconde maison. Je connais les studios presque par coeur. Une sorte de Radio France en plus petit. J’adore l’ambiance des studios de radio. C’est paisible, feutré, silencieux, et j’ai toujours l’impression de pénétrer un univers à l’écart du monde réel. Une bulle tapissée de moquette, et à l’intérieur de laquelle il y aurait plein de microphones. Un petit paradis en somme.

Premier interview pour Couleur 3, enregistré. L’animateur est un grand black qui boit du vin blanc. Il a beaucoup de talent. On parle de tout et il parvient toujours à de fines analyses; c’est très bien mené. La demi heure paraît durer une seconde.

Je file ensuite à Radio Paradiso dans les même locaux pour une interview avec Gerard Suter. Je le connais un peu, on a joué live électrique pour lui en octobre dernier et nous partageons une passion commune pour les vieilles guitares.
C’est du direct cette fois, et l’interview durera une demi heure. Je somnole en attendant mon tour, vautrée dans un fauteuil à la porte des studios, tout en écoutant le bruit mécanique du robot qui se charge de graver méthodiquement sur cd le flux radio de Paradiso, sans arrêt, en temps réel. Futuriste.

L’interview est difficile, comme toujours avec Gerard Suter. De vraies questions, compliquées et incisives. Et surtout, étonnant, Gerard Suter n’a pas peur du silence. A la radio, c’est rare. J’aime beaucoup le rapport au temps qu’il instaure dans l’entretien.

La journée touche à sa fin. Ultime bavardage pour une webtv, en anglais cette fois. C’est mon baptême du feu, j’assure assez mal, je suis fatiguée. Le Canon qui filme en HD et qui me scrute consciencieusement semble pourtant en faire son affaire. En 20 minutes c’est terminé et non, je ne chanterai pas acapella.

Je rentre à l’hôtel, il est déjà presque 20h00. J’ai vendu deux lots de vinyles sur ebay, et gagné un Beatles original mono pressage US à un prix défiant toute concurrence. Même si je n’ai pas eu le temps de faire une sieste, c’était une bonne journée. Cela dit, la perspective de me lever à 8h00 le lendemain afin d’attraper un train pour Zürich me tétanise.
La soirée est douce, un restaurant thaï divin, une bouteille de vin, il est déjà 22h00. La télévision de la chambre crache ses programmes débiles-réalité de deuxième partie de soirée, et l’esprit pollué par tant d’imbécilités, je m’endors, bien trop tard.

Zürich, 12h00.
Le representant de Disque Office en suisse allemande est à la gare. Le programme est également chargé. Check-in à l’hôtel, déjeuner italien (encore des pâtes, j’ai sans aucun doute une maladie – j’avais pourtant le choix), un café qui ne me fait aucun effet, et direction la radio. Magnifique studios de la DRS, équivalent de la RSR en Suisse allemande. On sent un chouette dynamisme, les animateurs sont jeunes et amicaux. Première émission, tout est en anglais, sur fond d’eau gazeuse (les Suisses allemands ont une passion pour l’eau gazeuse). Igor est avec moi, et nous jouons trois titres en acoustique.
Je fais une centaine de jingle du type “Hello, it’s Pamela Hute on DRS Virus, I’m going to play a song for you called Don’t Help Me”. L’ambiance est zen, le studio tout blanc, comme une chambre d’hopîtal et l’intégralité des micros sont des Neumann U87. Classe.
C’est enregistré, le son est bon, les questions sont variées et je pratique mon anglais. Idéal.


Deuxième radio, Radio 105. Locaux encore plus classieux et flambants neufs; c’est une radio privée. Interview en français cette fois, avec un animateur fort sympathique et très grand. Igor n’a pas les bons cables et ne peut pas brancher son clavier, je fais donc le titre Don’t Help Me toute seule après avoir répondu à une floppée de questions.

Heureusement, tous les points de rendez-vous sont à cinq minutes les uns des autres. L’enregistrement achevé, retour au quartier génral de Disque Office. Le temps de boire un jus d’orange, fumer une cigarette, s’ennuyer un peu, et le journaliste arrive. Interview en anglais pour une radio, enregistré sur une lecteur mp3 fabriqué en chine. Expedié en 15 minutes. Second jus d’orange. Il est 16h30 et il y a encore une dernière interview à l’hôtel avec deux jeunes journalistes qui travaillent en freelance pour le magazine TREND. Ce sont deux frères, l’un me questionne et l’autre prend des clichés, au flash. Je négocie vaillamment une petite heure de repos avant d’aller festoyer sur les hauteurs de Zürich en leur compagnie.

La journée s’achève dans un superbe restaurant d’où il y a une vue imprenable de la ville. Magnifique. Je regrette d’avoir encore mangé des pâtes ce soir-là (!), alors que le cordon bleu fait maison avait l’air assez exceptionnel. A 23h00 je m’effondre, et je dors mal.
Le retour sur Paris le lendemain est long. 4h30 environ. Ces deux jours étaient extenuants.

Que va-t-il se passer si je vends des millions de disques? Aurais-je le temps de dormir davantage?

Vaste questionnement.

Enfin, il faut être prudent et Kamagra lorsque la consommation d’alcool. Ce sont de bons amis et vous donnent la dureté quand personne n’est difficile. Pour vous Procurer Du Viagra format generique, il est recommandé de subir une consultation en ligne.

Il neige sur cette nouvelle année

Lhasa de Sela s’est éteinte à 37 ans, à Montréal, sous la neige, alors que l’année 2010 commençait à peine.

C’était une artiste Tôt ou Tard, et elle ornait élégamment, avec tout son talent et sa beauté, le catalogue select du label. Je l’ai découverte en 1997 quand est sorti la Llorona, album superbe, que j’ai beaucoup écouté. Je scrutais les moindres inflexions de sa voix habitée, et j’aimais l’expression si forte de sa personnalité. L’originalité des titres, du son, et l’univers unique de cette Llorona avaient les allures d’un grand classique.

J’écoute peu de femmes qui chantent, mais sa voix dense m’avait étrangement marquée.
Sa disparition, si foudroyante, me fait un drôle d’effet.

Pourtant 2010 ne s’annonçait pas si mal.
Juste avant de partir m’isoler dans le sud de la France pour écrire de nouvelles chansons, jouer de la batterie très fort, boire du Pessac-Léognan et rêver à mon futur, j’étais passée chez Tôt ou Tard / Guess What qui avait reçu deux uniques exemplaires de l’album définitif. Noël avant l’heure. Ce petit objet imbécile que j’ai tant rêvé. Ce premier album, sa pochette, son livret, ses photos, son code barre (!).
Tous les détails les plus insignifiants sont la cause d’une infinie fierté. Cet album qui a déjà eu plusieurs minuscules vies, une histoire, et qui a failli se perdre sur d’autres chemins.

Mon premier album.

C’est celui-là même, qui sort le 22 février 2010 en Suisse, dans les bacs. Avant tout le monde.

Tandis que les albums ont la vie dure, que le format est méprisé, questionné, balloté, alors que certains ne veulent plus même en entendre parler, quel moment plus symbolique et fondateur pour un artiste que la sortie de son premier album?
Avec évidemment toute l’appréhension que cela suppose, les inconnues, cette angoisse excitante mêlée à l’impatience.

Envie que tout le monde sache, écoute, aime.
Envie de vous faire découvrir ces chansons, toutes ces chansons, mes chansons.

Alors que le monde pleure une artiste immense disparue, alors que même facebook et twitter semblent silencieux et moroses, alors qu’il neige dans mon coeur comme il neige sur le web 2.0, j’ai malgré tout violemment envie que 2010 m’appartienne.
Comme si j’avais 20 ans.

Pam.

Envoyé Spécial

Le reportage a été diffusé, jeudi dernier en première partie de soirée, sur France 2.
C’était ma première apparition sur le petit écran, et évidemment, j’appréhendais : le montage d’une part, et le résultat, la crédibilité, ma tête, mes propos etc.

C’était bien. J’ai parlé plus de deux heures au total avec le journaliste qui me submergeait de questions. Il en reste à peine quelques minutes. C’est la télé. Ce media que je croyais en déclin, offre pourtant une visibilité étonnante. Les compteurs ont explosé. Ils continuent d’exploser.

Je me suis bien évidemment retrouvée au centre du houleux débat des pro-hadopistes et des contre-hadopistes. Je l’ai certainement un peu cherché, et cette grosse exposition médiatique devait évidemment faire surgir des animosités.
Tout cela malgré moi, car je n’ai pas particulièrement envie de débattre sur le sujet qui mène inévitablement à une impasse. Pour moi, cette loi a le mérite de proposer quelque chose, qui ne réglera sans doute pas tout, mais qui permettra d’encadrer une dérive et encouragera les internautes à prendre conscience d’un problème, à les responsabiliser. L’offre légale existe, elle est imparfaite, mais elle existe, il faut lui faire confiance et la développer, l’améliorer, et l’adapter à la demande.

A cette prise de position assez souple et somme toute peu revendicative, il y a nombre de détracteurs qui continuent de défendre un internet libre, paradis de la culture et du partage.
Internet est un medium formidable, mais qui souffre aujourd’hui de son immensité et de sa position de no-laws-land.
Internet est devenu un sur-medium, une instance qui surpasserait étrangement toutes les autres.
Je ne comprends pas bien ce statut, surtout lorsqu’il s’agit de culture. Internet n’est pas un véritable lieu de culture, comme peuvent l’être une bibliothèque, un musée, ou une salle de spectacle. C’est une immensité virtuelle, où tout existe, le pire et le meilleur (quoique ce dernier étant souvent plus difficile à trouver). C’est à chaque individu de faire ses choix. L’excès de données et d’informations disponibles sur internet oblige au discernement, mais beaucoup se contentent de prendre ce qui est disponible; boulimiques et écœurés de leurs 8 disques durs remplis de mp3, ils s’en remettent alors aux acteurs de la musique et les accusent d’être responsables du déclin de la qualité des produits culturels.

Il y a autre chose que j’ai constaté suite à cette intervention télévisée. Les problématiques des artistes et des acteurs du métiers de la musique sont très mal connues des internautes.
Beaucoup consomment de la musique et prétendent avoir fait des découvertes grâce au téléchargement. Cela continue de m’étonner, car une découverte implique que l’on est plus ou moins passif, comme lorsqu’on écoute la radio, alors que lorsque l’on télécharge on est évidemment actif, puisque l’on fait cette démarche de télécharger un contenu qui nous intéresse. Difficile pour moi d’imaginer la découverte et la part de hasard là-dedans, mais sans doute me trompé-je.

L’artiste est considéré comme une sorte d’archange décérébré, vivant d’amour et d’eau fraîche dans un monde sans contrainte qui ressemble étrangement au paradis. Aussi, quand il prend la parole, c’est extrêmement gênant, et si il exprime clairement une opinion, c’est pire encore. Enfin, si il ose parler d’argent, il a évidemment vendu son âme au diable. Mais un diable un peu différent de celui du rock and roll, sinon c’est incohérent, bien-sûr.

Les producteurs sont tous de méchants gros messieurs avec des cigares qui exploitent les artistes naïfs (et décérébrés) et qui veulent faire durer un modèle économique en déclin pour continuer de payer leur chauffeur et leurs divers excès, qui s’accrochent désespérément au CD comme l’unique moyen de remplir leur coffre fort de billets, au détriment des angelots-artistes toujours décérébrés, évidemment.

En résumant, et en se projetant dans le futur, on obtient quelque chose du genre :

A l’artiste donc d’enregistrer son disque dans sa salle de bain avec un sm58 et tout son talent, à lui de le mixer avec cubase (cracké?) sur son PC à 500 euros, à lui ensuite de diffuser massivement ses mp3 sur le net pour se faire connaître et faire monter le buzz (!). Il faut aussi qu’il garde espoir assez longtemps, et qu’il soit totalement passionné et dédié à son art. Si il peut se contenter d’un repas par jour, bien sûr c’est mieux. Il est possible qu’il n’ai pas vraiment le choix, sauf si il prend un job à côté, ce qui est une bonne solution et certainement ce que feront tous les artistes dans un futur proche.

En parallèle, il doit se produire sur scène (tout seul? ou avec son ordinateur), mais sans musiciens parce que cela coûte cher, ou alors avec des gens qui jouent juste pour le plaisir et qui ne souhaitent pas être payés (cela pourra être des gens rencontrés sur le lieu de travail de l’artiste), il gravera au préalable des disques avec son cher pc, imprimera une pochette avec son sang en guise d’encre rouge (le rouge c’est assez voyant et très vendeur), et vendra son disque 5 euros (ou moins si possible) à la sortie des concerts.
Encore faut-il qu’il y ai du monde aux concerts, mais le buzz sur internet aura évidemment aidé à la reconnaissance de l’artiste et les rades pourris seront pleins d’admirateurs transis, avides de culture, et prêts à acheter le cd de l’artiste, pour son seul bénéfice.

On peut difficilement rêver mieux.

L’artiste est donc désormais totalement autonome, grâce à la technologie actuelle, aux outils de communication qu’offre internet. Il n’a besoin de personne pour se faire connaître du grand public. Il n’a surtout pas besoin d’un producteur pour financer son projet (qui on l’a vu ne coûte rien, au profit de la créativité et de la qualité), et pour l’aider à toucher les medias, pour se développer, lui donner des conseils, le faire progresser. L’artiste est totalement affranchi de ces contraintes. Il n’a plus besoin d’intermédiaire.

Sa passion aveugle et sa débilité sont sa force, dans un monde où les habitudes de consommation ont profondément changé.

N’est-ce pas formidable?

Pam.

Comme dans le cas du Levitra, le Sildénafil en tant que substance Active Du Tadalafi ne peut pas être utilisé en même temps avec:. La croissance est vasculaire à cause de tels problèmes de Cialis sans ordonnance. Le principe actif utilisé dans Vardenafil est le citrate de sildénafil, qui est l’ingrédient clé dans le Kamagra citrate.

Myspace & Antibiotics

Trois jours au lit, avec 40°C de fièvre. Une expérience physique que je n’avais pas faite depuis longtemps.
Bonne excuse que ce virus, qui était certainement un vilain dérivé de la grippe A, pour consommer des antibiotiques puissants. Je les déteste. Mon estomac n’existe plus vraiment depuis le début du traitement, et lorsque je respire à plein poumons, il y a comme un odeur piquante et amère dans mon nez. Ce sont ces satanés antibiotiques.

La maladie a cela de bon que l’on distille le plus clair de son temps au lit. Je m’en serais bien passée, mais ces longues heures de désoeuvrement m’ont permis de geeker (assez faiblement) et d’étudier entre deux dolipranes l’état de myspace en novembre 2009 : une courte étude fiévreuse.

Voyant le compteur de mon player myspace flirter difficilement avec les 20 lectures par jour, je me rappelais avec nostalgie le bon vieux temps où je tournais à plus de 200 ou 300 lectures par jour sans actualité resplendissante, mais juste grâce à la force du réseau.
Je me souviens de 2006 et 2007 où tout le monde s’échangeait une adresse myspace, en toute circonstance; c’était comme une carte de visite. Groupes, débutants, vidéastes, étudiants, labels, assos, managers, filles, garçons…l’adresse myspace était à la fois “the place to be” pour un certain milieu professionnel et un haut lieu de drague plus classe que meetic. Myspace était totalement incontournable.

Aujourd’hui, cela à bien changé. La plateforme est totalement désertée. Certains réseaux d’amis dans la vraie vie qui se sont organisés sur myspace semblent résister et persistent à utiliser la plateforme pour communiquer (dans l’esprit des groupes yahoo), certains réseaux musicaux ne jurent encore que par cette plateforme, mais c’est anecdotique et à circuit fermé. L’entreprise essaie de renouveler son image, tant bien que mal, mais myspace n’est plus sexy, plus vraiment ouvert sur le monde et décline lentement.

Mais où tous ces gens sont-ils passés maintenant qu’ils ne sont plus sur mypace? Sur Facebook ou sur Twitter?

Sur facebook ce ne sont pas les mêmes, l’engouement est différent, un poil blasé.
Fraîchement inscrit, et après avoir mis à jour son statut frénétiquement toutes les minutes pendant une semaine, poké l’intégralité de ses copains, et huggé la terre entière, les utilisateurs sont passés à autre chose. Les plus timides et les plus largués essaient toujours de retrouver un ami d’enfance, les autres font de leur profil facebook un tabloïd vivant, scannent de vieilles photos de leur meilleur copain ivre mort, le tagguent, et ainsi règlent leurs comptes. Bien sûr, il y a aussi ceux qui utilisent le site à des fins pseudo-professionnelles, afin de communiquer des informations à leur réseau, comme une vaste mailing list.

Sur twitter ce ne sont pas les mêmes non plus. Twitter reste un système pour geeks, avec un langage, des codes particuliers. J’aime beaucoup twitter entre autre pour ces raisons, parce que je trouve que ce n’est pas complètement transparent. Plein de gens ne comprennent pas à quoi ça sert. Twitter offre une liberté de communication totale et infinie, demeure un médium assez obscur, je trouve que c’est assez étourdissant.

Mais alors, tous les myspaciens ont-ils vendu leur ordinateur? Se sont-ils exilés dans un pays qui nous est encore inconnu? Sont-il revenus, nostalgiques, à skyblog, afin de parfaire leur sens de l’orthographe sms?
Peut-être ont-ils tout simplement grandi, coupé leur mèche emo, et sans doute n’habitent-ils plus chez leurs parents. Peut-être même travaillent-ils désormais dans une entreprise et portent-ils des costards.
Hélas, il n’y a eu personne pour prendre la relève, et des milliers de profils myspace sont à l’abandon.

J’hésitais donc, en avalant une gorgée de sirop pour la toux, à griller mon compte myspace. Choix difficile.
C’est malgré tout devenu une vitrine pour les artistes; quoique poussiéreuse, elle est encore une sorte de réflexe. Au lieu de donner un cd, d’envoyer un mail, je donne encore l’adresse myspace aux intéressés. On peut écouter 4 titres, vite et bien, et finalement découvrir, quoique brièvement, mon univers. De quoi se faire une idée en somme. Même incomplète.

Alors même si il n’y a plus personne qui fréquente myspace, c’est la page artiste de site communautaire la plus réussie de l’histoire du web. Sur une seule page il y a tout : Image, Vidéo, Son, Blog, Calendrier.
De quoi voir, en un coup d’oeil à peine, où en est l’artiste en question.
Personne n’a fait mieux depuis.

http://www.myspace.com/pamelahute

Pam.

Trouvez des Traitements Nouveaux et de s’assurer que vous lui faire savoir de tous les problèmes de santé que vous pourriez avoir. Dynamiques en pompant du sang, j’ai remarqué que, pendant des jours consécutifs, le médicament Walif Oral Jeli contient le principal ingrédient actif et cela comprend la nitroglycérine.