Et si nous franchissions le Musicoin?

Blockchain, Bitcoin, Musicoin? vous ne comprenez rien? Pas de panique.

Retour vers le futur

Je me souviens très précisément de ma première connexion internet. C’était en 93 ou 94, je ne sais plus. Je ne savais pas ce que c’était, je ne sais même pas si j’en avais vraiment entendu parler. Mes parents étaient allés dîner chez des amis que je connaissais bien, et pendant qu’ils discutaient j’allais traîner à l’étage dans la chambre de leurs deux garçons qui n’étaient pas là. Ils étaient plus vieux que moi, et écoutaient du hard rock et c’est chez eux que j’ai écouté mon premier disque d’Iron Maiden. Alors que je m’emerveillais devant leur collection de disques sans oser rien écouter, l’ami de mon père est monté me voir et m’a proposé de me montrer internet. Il était très fier d’avoir un des premiers abonnement CompuServe, et manifestement cela n’intéressait personne à part moi.

Il fallait patienter 30 minutes avant d’être en ligne et il m’a laissé attendre sagement devant l’écran en m’éxpliquant la marche à suivre, puis il est reparti discuter et préparer le dîner. Je ne sais plus ce que j’ai fait devant cet écran une fois que j’étais sur le réseau, je crois que j’ai cherché des infos sur les groupes que j’écoutais à l’époque et que j’ai imprimé des pages et des pages d’articles, de biographies, et des photos sur son imprimante noir et blanc, toute la soirée, habitée par un début de collectionite vorace.

Je me souviens être rentrée à la maison saoulée de l’immensité que je venais de découvrir. La semaine d’après je tannais mes parents pour que nous achetions notre premier modem.

La blockchain me fait aujourd’hui exactement le même effet. C’est une immensité de possibles. Elle est la solution à toutes les dérives et dysfonctionnements du net tel que nous l’avons bricolé depuis qu’il a envahi notre existence.

What The F*** is the blockchain?

Basée sur le concept du peer-to-peer, la blockchain est un registre sécurisé et décentralisé qui contient l’historique de tous les échanges effectués entre ses utilisateurs depuis sa création. Cette base de données est partagée par ses différents utilisateurs, sans intermédiaire, ce qui permet à chacun de vérifier la validité de la chaîne. Aucune donnée inscrite dans la blockchain ne peut être effacée.
Une blockchain publique ressemble à grand livre comptable, accessible à tous, anonyme et infalsifiable.
Toutes les blockchains ne sont cependant pas publiques, il existe également des blockchains privées, dont l’accès et l’utilisation sont limités à un certain nombre d’utilisateurs.

Une promesse de transparence

Aujourd’hui, la moindre interaction en ligne repose sur la confiance. Qu’il s’agisse d’envoyer un mail, de faire des achats en ligne ou de réaliser un virement bancaire, nous faisons confiance à une autorité qui nous certifie que la transaction a bien eu lieu. Mais l’opacité de ce système est grande et la sécurité incertaine. Il est impossible pour nous autres utilisateurs de vérifier qui fait quoi, comment, à quel moment, et nos données confidentielles ne sont jamais vraiment protégées.

Dans le marché de la musique en ligne, alors que le streaming explose, le problème de l’opacité des transactions et des revenus est central. Entre les contrats d’artistes has-been et les multiples intermédiaires, les statistiques fumeuses ou la data dont il est impossible de vérifier l’exactitude, l’artiste se retrouve constamment lésé. Il se débat avec des relevés de royalties absurdes et illisibles, ne sachant pas qui touche quoi, comment, et pourquoi, et se trouve dans l’impossibilité de vérifier quoi que ce soit.

En guise d’exemple, mon album ‘Highline’, sorti en février dernier, et a été mis en avant sur Qobuz. Effectivement, le disque faisait partie de la sélection indé des nouvelles sorties. Pourtant, en consultant mes relevés de royalties depuis, je n’ai jamais vu apparaître un seul centime du moindre stream en provenance de cette plateforme. J’ai du mal à croire que cette promotion n’ait pas au moins encouragé un pauvre péquin errant à cliquer sur le titre mis en avant. Il y a forcément eu au moins un stream, ne serait-ce que le mien. Mais les relevés sont muets, et je n’ai aucun moyen de vérifier plus précisemment ce qu’il en est. Je ne saurais donc jamais si l’agrégateur a ignoré volontairement mes trois streams en les jugeant quantité négligeable, ou si, vraiment, personne n’a jamais écouté mon disque via Qobuz.

Grâce à la blockchain, il est possible d’enregistrer le fait que l’événement a bien eu lieu – ici le stream et la rémunération qu’il génère -, de savoir qu’il s’est déroulé correctement, et ce, sans jamais exposer de détails confidentiels à propos des utilisateurs impliqués.

La transparence absolue tout en préservant la confidentialité : le rêve, en somme.

Et les artistes ?

Un certain nombre d’artistes se sont déjà intéressés à la blockchain. L’anglaise Imogen Heap, très avant-gardiste sur le sujet, a expérimenté la technologie lors de la sortie de son single Tiny Human en 2015, et d’autres ont suivi tels que RAC, ou Bjork, plus récemment. Même s’il commence à être un peu médiatisé, le phénomène demeure confidentiel et constitue un univers relativement obscur pour l’utilisateur non-initié.

Franchir le musicoin

Alors que le bitcoin s’envole, et que tout le monde, brusquement devenu trader, essaie de créer des comptes sur les places d’échanges de crypto monnaies sur-saturées, le site Musicoin.org, encore en version beta, semble décidé à appuyer sur l’accélérateur. La semaine dernière, lors d’un communiqué, l’équipe de Musicoin a annoncé que le site regroupait désormais plus de 1500 artistes et 20 000 auditeurs actifs sur sa plateforme : une première pour un système basé sur la blockchain et destiné aux artistes de la musique. En profitant ainsi de la petite fenêtre de visibilité offerte par l’enthousiaste que sucite les crypto-monnaies, Musicoin.org commence à intéresser les labels et les artistes indés qui osent s’initier. On se croirait aux débuts d’internet tant l’enthousiasme des plus curieux est grand, et les possibilités semblent infinies.

Le projet

Musicoin.org est une plateforme de streaming, gratuite pour l’auditeur et transparente pour l’artiste. Une fois son compte vérifié, l’artiste peut immédiatement partager ses oeuvres et en fixer le prix en crypto-monnaie. L’écosystème du site est entièrement basé sur la blockchain.

Sharism
La philosophie de départ de musicoin.org est celle du « sharism », ou partage au sein d’une communauté. Cette idée a été développée par Isaac Mao pour qui partager créé de la valeur : « the more you share, the more you receive”. Ainsi, l’auditeur et l’artiste se rendent un service mutuel, et deviennent le point de départ d’un cercle vertueux.

Cryptomonnaie
Pour rémunérer les artistes le site utilise la crypto monnaie $MUSIC (aussi appelée musicoin). Comme toute crypto-monnaie, $MUSIC n’a pas de valeur en soi. Pour créer des $MUSIC et alimenter l’ecosystème, il faut les « miner ». Ceux que l’on appelle les « mineurs » sont des ordinateurs connectées au même réseau – ici la blockchain musicoin -, qui exécutent des calculs, afin de générer de nouveaux blocs de transactions valides et infalsifiables qui seront ajoutées à la base de donnée. Le travail des mineurs est récompensé en $MUSIC.

Smart Contract ou Contrat Intelligent
À chaque fois qu’une chanson est jouée, un montant fixe de $MUSIC est immédiatement transféré à l’artiste (fixé à 1 pour le moment, ce qui équivaut $0,06 environ, selon les variations du cours). Ce système de contrat intelligent appelé Pay-Per-Play (payer pour streamer) est autonome et immédiat. Le type de licence est choisi au préalable par le label ou l’artiste, et est visible par tous.

Si vous faites le test sur mon profil artiste vous constaterez qu’une simple écoute génère 1 $MUSIC. Selon les termes de mon contrat, 50% de cette unité est distribuée à mon label, My Dear Recordings, et l’autre moitié me revient. En plus de la rémunération par stream, l’auditeur peut  “tipper” l’artiste, ou lui verser un pourboire du montant de son choix. Il est ici symboliquement representé par un applaudissement (cf ci-dessous). Le “tip” est inclus dans le même système de répartition, ici 50/50, donc.

Toute sorte de répartition peut être imaginée, selon les contrats des artistes avec leurs producteurs ou leurs musiciens.

Transparence
La transparence est évidemment une notion centrale dans la blockchain et nous intéresse particulièrement. Le pari d’une économie viable basée sur une répartition équitable de la valeur entre tous les participants à la chaîne est extrêmement séduisant.

Si Musicoin.org est encore une plateforme très imparfaite, elle est extrêmement prometteuse. Le site est assez lent, l’interface inégale, et l’offre musicale est encore très confidentielle. Cependant – et c’est ce qui est absolument passionnant dans cette initiative – le projet étant encore en développement, il encourage des discussions et des débats, en impliquant à la fois les artistes, les labels, les développeurs et les utilisateurs.

Et alors?

Comme beaucoup d’idées géniales, celle-ci est extrêmement simple. Mais comme toute invention révolutionnaire, elle est portée par une poignée d’avant-gardistes sur-excités, qui ne parviennent pas encore à la rendre digeste pour le grand public.

Et pourtant, c’est maintenant qu’il faut l’apprivoiser car il y a fort à parier qu’elle changera considérablement nos existences dans un futur bien moins lointain qu’on ne pourrait l’imaginer. Pour les artistes, l’enjeu est considérable.

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À lire :
https://medium.com/@musicoin/musicoin-project-white-paper-v2-0-6be5fd53191b

Cet article est également disponible sur @medium.

To stream or not to stream ? Impressions

J’ai mis du temps à sauter le pas, mais ça y est je me suis abonnée à Spotify.

Pourquoi Spotify et non Tidal ou Apple Music, ou encore Deezer? Je ne sais pas. En grande partie parce que j’avais envie de varier les plaisirs, ne pas avoir un mac tout Apple, et parce que j’en avais assez de ne pas pouvoir écouter les playlists Spotify des artistes que j’aime.

Ce qui m’intéresse ici n’est pas la part ridicule reversée à l’artiste ou le fonctionnement économique du système, mais la façon dont le streaming modifie nos habitudes d’écoute.

Jusqu’à il y a un mois, je n’étais abonnée à aucun service de streaming. Mon téléphone était rempli de mp3 que je téléchargeais consciencieusement à partir des cartes de download récupérées dans les vinyles. Je n’achète plus de cds depuis des années, mais beaucoup (trop) de vinyles. Je n’écoute pas de musique dans la rue ou dans le métro, je n’ai pas de casque Beats ou Marshall à 300 euros, et mes habitudes étaient jusqu’alors assez old school. Je découvrais des artistes par recommandation, ou par le net, sur des sites spécialisés, fouillais sur youtube ou sur le site de l’artiste pour en savoir un peu plus sur son actu, ses projets, et si j’amais, j’achetais le vinyle. Parfois même aux US, directement auprès des labels, quand les artistes n’étaient pas disponibles en Europe, et tout en me délestant de 30 euros de frais de ports. Mais toujours avec le sourire et la certitude d’avoir soutenu un groupe indépendant de qualité et donc d’avoir fait avancer l’humanité dans le bon sens.

Puis j’écoutais ensuite le vinyle chez moi, au calme.

Spotify m’a obligée à changer un peu ces habitudes. Tout d’abord j’ai acheté un connecteur bluetooth pour pouvoir piloter facilement l’appli de mon tel ou mon ordi et profiter du plaisir de mon système de son sans envahir mon appartement de cables. Quand ça marche c’est plutôt pas mal.

Alors, un nouveau monde s’est ouvert à moi et j’ai erré dans l’immensité du catalogue Spotify.

Cette errance m’a permis d’écouter beaucoup de musique, beaucoup plus que d’habitude. A force de rebondir sur une suggestion de l’algorithme, d’écouter les playlists, d’aller fouiller chez mes contacts et espionner leurs préférences, j’ai perdu un temps précieux, fait quelques découvertes, mais en vérité, rien de véritablement marquant.

Le streaming rend passif et fainéant. Ma platine ne tourne plus, mais j’écoute tout, beaucoup, ce qu’on me suggère, ou ce qu’on ne me suggère pas, des albums anciens, des nouveaux, je découvre des artistes que m’étaient inconnus, et mon cerveau ne fait absolument plus la part des choses. Je ne peux pas vous citer le nom d’une seule découverte.
J’écoute beaucoup, vite, et mal.

Oui, le streaming nous encourage à une consommation quantitative et non qualitative, il n’y a aucun doute. L’immensité de l’offre n’est absolument pas contrebalancée par une démarche artistique des plateformes. Il y a certes des recommendations, par style, mais elles tombent à côté de la plaque une fois sur deux parce que c’est un robot qui applique son algorithme en fonction des albums écoutés par l’utilisateur, du temps passé sur tel ou telle page, de la vitesse à laquelle ce dernier à zappé le titre etc. L’automatisation tue complètement la dimension personelle de l’acte d’écoute. C’est un gavage organisé.
On peut toujours essayer de dégotter de bonnes playlists spécialisées, mais c’est long, fastidieux, et les choses vraiment intéréssantes sont bien cachées.

Pour un consommateur avisé, cette immensité donne la nausée.

A mon sens, une plateforme de streaming devrait être comme un disquaire. On ne devrait pas tout avoir à dispo, mais chaque plateforme devrait obéir à une ligne artistique. Aussi les fans de jazz, soul, musique du monde iraient plutôt chez untel et les mordus de pop rock indé plutôt chez trucmuche. A cela s’ajouteraient des mises en avant censées, obéissant à une ligne artistique cohérente, comme lorsqu’un magasin de disque fait découvrir des choses à ses clients. Il y aurait des spécialistes.

Evidemment, si mon rêve se réalisait, le marché serait morcelé en une multitude de petites offres de streaming. Il y aurait les gros, bien sûr, mais on pourrait aussi aller chez les petits qui feraient un travail humain et à une échelle concevable, de défrichage et de découverte. Comme dans la vraie vie.

D’une façon plus générale, je pense qu’il faut remettre de la personnalité et de l’humain dans toutes nos entreprises, qu’elles soient commerciales, ou artistiques. Personne ne peut s’identifier à la société telle qu’elle fonctionne aujourd’hui, et ces plateformes sont un énième exemple d’un modèle vide de sens, où l’on accumule des catalogues d’oeuvres dans une immensité qui n’est pas absolument structurée.

Quelle culture musicale pourrions-nous bien nous forger en abandonnant nos oreilles à spotify et consorts?

Une culture chaotique et sans histoire, artificiellement assemblée par un robot qui, par définition, n’est pas très humain.

J’hésite à me désabonner.

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L’ Acharnement

Chers tous, ça fait un bail.
Pourtant j’ai plein de choses à vous dire, à vous écrire.
J’ai sorti un vinyle,  puis un clip, et j’ai monté un label avec plein d’artistes chouettes.
Si vous voulez en savoir un peu plus, voici une interview parue aujourd’hui sur l’excellent blog “Les Acharnés“.
L’occasion de faire un rapide résumé de mon parcours de ces dernières années, de mes péripéties, et de mes nouveaux projets.
La suite très vite.

L’ ACHARNEE DU MOIS #8

I love you Bandit.

Nous y sommes.

La tempête est passée, le Bandit est en cavale depuis lundi dernier et je ne sais pas exactement quoi écrire ici.

Je me doutais qu’en relisant la plupart de mes posts précédents à propos du disque, je sourirais. Un sourire tendre bien sûr, car je sais comment cela s’est passé, et je me souviens des nuits d’insomnies. Si les insomnies n’ont pas vraiment cessé, ce n’est plus à cause de l’angoisse lourde de ne pas arriver à faire un bon disque, mais de l’inquiétude de ne pas le défendre convenablement. On ne se refait pas. Il y a toujours une excellente raison pour ne pas dormir.

Donc lundi matin, ‘Bandit’ était dans les bacs et j’avais peur. Peur d’une catastrophe, d’un casse majeur, d’une garde-à-vue. Rien de tout cela n’est arrivé, et le disque est désormais libre, et probablement aussi prêt à en découdre que je le suis moi-même. A vrai dire, ma fierté est immense. Lorsque l’on sort son premier album on ne sait jamais si on parviendra à en sortir un deuxième. Et un deuxième que l’on pourra aimer convenablement.
Et bien ce disque je l’aime, un peu bêtement, comme on aime lorsqu’on est adolescent. Je l’aime parce qu’il m’a fait comprendre un certain nombre de choses essentielles, sur moi-même, et sur mon métier infernal.

Aujourd’hui tout est différent. Parce que je sors mon second disque, le regard que l’on me porte a changé. On lit diverses choses sur la maturité, l’évolution… Non il n’y a pas de maturité, pas encore, cela viendra peut-être un jour, mais certainement pas tout de suite. Il y a simplement davantage de moi-même dans cet album, et c’est sans doute ce qui lui donne une certaine valeur. Si le chemin pour s’enfuir fut long et tortueux, l’aventure s’est avérée essentielle.

On ne peut pas se cacher derrière un disque, c’est l’inverse qu’il faut faire. Il faut se révéler. Je ne l’avais pas compris, mais c’est désormais une évidence. Un disque n’est pas une photographie d’un moment comme je l’ai souvent dit à propos du premier album, c’est un morceau de soi-même que l’on choisit, que l’on façonne avec soin, et que l’on abandonne aux oreilles des autres. Alors oui, j’avais peur de la vulgarité, de l’impudeur, mais en vérité je n’ai partagé que de la joie et du bonheur avec le Bandit.

Maintenant que les couleurs sont revenues, je n’ai qu’un souhait à formuler : que le disque vous plaise, infiniment, et que vous l’aimiez autant que je l’aime.

BANDIT-BIG

Here we are.

The storm has passed and the Bandit is on the run since monday morning. I don’t really know what I should be writing here.

I knew that re-reading most of my previous posts would make me smile. A sweet smile of course, as I remember it all, as I recall the nights of insomnia. To tell the truth, insomnia is not exactly over, but now it’s not about finishing a good record anymore, it’s about how I can share it properly with you all. People can’t change their nature, right? There is always a good reason for not sleeping anyway.

So last monday the album was in most record stores and I was terribly scared. Scared of a catastrophe, a robbery or some kind of custody. None of this happened and the Bandit now runs free, and is probably as ready as I am to start the fight. I am very proud. When you release a debut album, you never know if you will ever get the chance to make a second one. Another record you’ll love properly. Well I do love this one. Probably in a puerile way, but I love it because it helped me go through essential things, about myself, and made me understand a bit better how my job works.

Everything has changed today. People look at you differently when you release your second album. You start reading things about maturity, change. No, there’s nothing like that yet, but it’s more personal and that’s probably what confers value to this LP. The road to get it done was as winding as the experience was vital. You cannot hide behind a record, you need to do the exact opposite and reveal yourself. Although it seems pretty obvious, it took me quite some time to understand it. A record is not a snapshot of a moment as I thought it was, it’s simply a part of yourself that you chose to let go, and share.

I was afraid of becoming somehow tacky, lacking reserve and delicacy, but what I found is priceless. I shared pure joy and delight with the Bandit.

And now that the colors are back, I hope you’ll love this record as much as I do : boundlessly.

heartcapanalog